Patrick Meyer, vigneron visionnaire

Tout d'abord une précision : au domaine Julien Meyer (le père) ne travaille plus que son fils Patrick. Vigneron complètement hors norme, il a pris tout son dimanche après-midi pour partager avec le groupe du Schnaeckele venu le voir non seulement son histoire et ses beaux vins, mais aussi je dirais sa vision du monde.
Entre philosophe et visionnaire, Patrick vous dira qu'on n'a jamais fini d'apprendre de la terre. En biodynamie depuis plus quelques années, sans besoin de l'afficher sur l'étiquette, ce vigneron qui a commencé très jeune fait des vins généreux comme sa personnalité. Pour ceux qui auraient encore des doutes sur sa poétique explication de la différence entre vins verticaux, masculins, et vins ovoïdes, féminins, on vous propose de vous éclaircir les idées avec cet article de Altervino.Pour illustrer et démontrer ses idées, Patrick nous a fait goûter quelques uns de ses Rieslings. Sans qu'il n'explique rien, tout le monde a été étonné des différences perçues. Seule la diversité des terroirs permet de comprendre comment chaque vin se constitue selon une forme propre, bien au-delà des critères analytiques (alcool, acidité, sucre).
Le Riesling de "plaine", son "grand ordinaire" comme il le nomme, est un vin simple et facile à boire, malgré sa "richesse" sur le papier. Le Riesling issu du Zellberg est quant à lui plus féminin, sphérique, tridimensionnel. Le Grittermatte, de sol plus siliceux, donne par contre un Riesling pointu, masculin, vertical : à tel point que ses 16 gr de sucres résiduels passent inaperçus ! Enfin le Grand Cru Muenchberg, qui va le plus loin dans ce style "cathédrale", a marqué tous les dégustateurs par sa race, sa complétude, sa cohésion. Et c'est celui qui à l'analyse affiche les chiffres les plus modestes !
CQFD...