Et nous voilà de retour, la délégation du Schnaeckele au Salon du goût. Il faut dire qu’on était tout petits et tout perdus face à cette métropole des saveurs : imaginez le salon des vignerons indépendants de Strasbourg, multipliez-le par dix, mettez-y dedans 150 000 visiteurs en 4 jours. Écoutez le bruit que ça fait, visualisez la queue pour rentrer, la foule dans les allées…
Et bien, nos pauvres héros ont nagé courageusement dans la mer des stands jusqu’à rejoindre le secteur des sentinelles (les produits menacés d’extinction) et là ils ont cherché à écouter des histoires, à nouer des liens et à goûter, bien sûr ! Ils ont même héroïquement ramené du rancio sec du Roussillon, de la lentille de la Planèze de Saint Flour et même du navet du Pardailhain, au goût de truffe et noisette !
Mais le moment le plus intense (carrément émouvant pour moi qui ai la larme facile) a été le temps passé à Terra madre. Terra madre est le grand forum des producteurs, restaurateurs et chercheurs "slow" venus des 4 coins de la planète. Le brassage ethnique était vraiment quelque chose : vous verrez bientôt les photos de Gilles !
On a eu la chance de pouvoir participer à la réunion des délégués français. M. Della Rosa (pour les intimes «Gilbert le passionné») a parlé de la vocation de Slow Food à faire le lien entre les producteurs et les consommateurs pour empêcher que les petits agriculteurs, éleveurs et artisans ne disparaissent à jamais.
Les speeches des producteurs ont été émouvants, je me répète, tant pis. Il y avait des témoignages dramatiques de producteurs forcés à fermer boutique, d’associations courageuses (par exemple Kokopelli qui constitue des banques de semences pour les envoyer au tiers monde et pour cela doit se battre continûment avec la loi), de restaurateurs (on a découvert que pour eux acheter des œufs à la ferme est illégal !)
Il y aussi eu des témoignages de solutions ingénieuses: le parrainage des vaches (on finance l’achat d’une vache et on a droit à tant de kilos de fromage pour tant d’années), l’introduction d’oies sur une exploitation olivière (elles « nettoient » le terrain et alertent en cas de sanglier…) et surtout le système AMAP, né au Japon, de devenir « actionnaires » d’une ferme (on partage les bonnes et les mauvaises récoltes et on est payé en nature).
La délégation du Convivium du Val de Loire a illustré leurs chouettes activités (on va leur proposer un jumelage ;o)
Ça nous a paru très important que toutes ces personnes puissent se raconter et s’échanger et, pour le convivium, ça met les idées au clair sur la direction à suivre.
A bientôt pour en discuter et… déguster les navets du Pardailhain !
Lucia
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