Olivier Gotorbe, premier apiculteur bio d’Alsace

Champenois, Olivier s’est installé à Fréland pour des « raisons sentimentales ». Avec un collègue il est en train de mettre en place une chouette structure en bois « entièrement écologique », comme il dit avec fierté, grâce à l’aide de la communauté de communes et de la BPA. « Le bois n’a besoin d’aucun traitement, à condition d’être aéré » explique-t-il avec enthousiasme. Avant d’être apiculteur il était… menuisier !

Pesticides et abeilles
Olivier, qui à 12 avait déjà ses premières ruches, nous parle longuement des problèmes que les apiculteurs rencontrent aujourd’hui : dans un environnement où la biodiversité disparait jour après jour (surtout en Alsace, où domine la monoculture du maïs) les abeilles produisent de moins en moins. En produisant le miel elles filtrent les pesticides, ce qui les épuise et raccourcit leur vie. Dommage, car elles sont un important facteur de pollinisation. « Si les abeilles disparaissaient de la planète, ce serait une vraie catastrophe ».
« Paradoxalement les abeilles se portent moins bien à la campagne qu’en ville » nous explique Olivier. Maintenant on comprend pourquoi des ruches ont été installées en plein Paris : «En ville le climat est chaud-humide, la biodiversité de jardins et balcons plus importante et surtout il y a beaucoup moins de pesticides. En Alsace les vignes sont tellement traitées qu’il faut vraiment installer les ruches loin d’elles pour préserver la santé des abeilles. »

Le miel bio
D’où le choix d’Olivier de faire du miel bio, ce qui veut dire installer les ruches loin des sources de pollution, ne pas chauffer le miel pour préserver toutes ses qualités, donner aux abeilles des substituts bio. Et ne les traiter qu’avec des remèdes naturels, par exemple contre le varroa, un parasite qui décime les ruches, introduit par l’homme, une fois de plus … par erreur.

L’exploitation
Olivier a 200 ruches, qu’il travaille tout seul. Il fait du pain d’épices, du nougat, de l’hydromel, en plus de tous les produits de la ruche, bien sûr !
Son miel, vous le trouverez chez lui sur rendez-vous, à Obernai (Vie Bio) et occasionnellement dans les salons bio, comme celui de Waldowisheim qui se tient début octobre.
Si vous passez le voir, je vous recommande son pollen frais : moi j’en mange à la petite cuillère !